Reine de la démesure et de l’excentricité, de l’électro-zouk-punk new wave et du motif, Vava Dudu est aussi connue pour ses expositions dans les plus prestigieux lieux d’art contemporain que pour avoir habillé Lady Gaga et Björk, elle qui est, au minimum, artiste, chanteuse et créatrice de mode. Et c’est ainsi que sa proposition pour l’exposition Vénus noire est de célébrer Joséphine Baker partout : dans la rue, d’abord, sur la façade même de la galerie où elle accroche une ceinture de bananes XXL encanaillant pour sûr l’élégant hôtel particulier. Puis à l’entrée de l’exposition, où un rutilant bomber aux couleurs de Joséphine accueille le visiteur, comme une invitation à changer de peau. À l’étage, une série de dessins sur papier noir, réalisés spécialement pour l’occasion, font surgir en quelques traits saillants un des aspects importants de l’œuvre de Joséphine… l’érotisme, travaillé, maîtrisé, extrêmement important dans la construction de son personnage, dans la courbe d’un sein, l’échancrure d’un sourire ou le déhanché sauvage. Plus haut encore, sur la terrasse ouvrant sur Paris, un grand rideau noir rappelle les music-halls et, couvert de peintures et de motifs, il évoque aussi les murs ornés d’une grotte ou les palissades couvertes des figures de Basquiat ou de Keith Haring. L’exposition se clôturera par un concert du groupe de Vava Dudu, La Chatte, mais avant cela, les visiteurs auront déjà emporté un peu de Vava et sûrement beaucoup de Joséphine sous leurs semelles, avec ces paillettes que l’artiste a disposées de façon à ce qu’elle s’éparpillent partout, comme un air qui ne quitte plus notre oreille et un optimisme qui s’est collé à nous.